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Autoportrait de Gustave Courbet
Le Désespéré
1843-45 huile sur toile 45 x 54 cm


L'origine du monde
1866, Huile sur toile, 46x55, musée d’Orsay, Paris

Monsieur Courbet ne soyez pas désespéré par ce tableau curieusement intitulé
"l'origine du monde".

 

Bah ! vous l'avais réalisé à la demande d'un diplomate turc pour sa collection personnelle de tableaux érotiques (Le sommeil en faisant également partie) puis votre tableau est passé de mains en mains (si j'ose dire) et pas n'importe lesquelles, les dernières sont celles de Jacques Lacan. Souvent caché (par un voile pour le diplomate) derrière un autre tableau et son cache coulissant permettant de dévoiler l'inmontrable (On sait jamais si quelqu'un passe à la maison), ce tableau est le Nu le plus nu de l'histoire de l'Art. 

  Aux amateurs de bavardages, on dira que ce tableau est tout ce que l'Art s'est interdit de montrer pendant des siécles, " La Réalité ". Vous avez sauvagement enlevé, la petite feuille de vigne qui pudiquement, et parfois maladroitement, venait cacher le sexe d'Eve. Pour tout vous dire, Gustave ( on se tutoie, ok comme vous voulez ), c'est l'intimité que vous montrez, un secret d'alcôve, une opulente toison noire offerte dans des draps blancs, c'est  l'insolence de ce cadrage qui décapite la tête du modéle, laissant ainsi imaginer  "l'origine du monde" comme un éternel mystère.

 «On ne peut voir dans cette oeuvre qu'une métaphore entre les trous noirs et le mystère de l'origine du  monde !»

Il faudra attendre 1995 pour que votre tableau trouve sagement sa place au musée d'Orsay et soit exposé au plus grand nombre.On imagine, les plus timides baissant les yeux devant l'impudeur de cette femme et les amateurs d'Arts avec leurs approximations analytiques  risibles, se concluant pas un prodigieux  :

    ou bien encore cette formule usée, mais que rien n'infirme : 

    - Quelle modernité !

    Peu de  tableaux sont peints pour finir dans un musée, celui ci plus qu'un autre répondant à la demande privée d'un riche collectionneur Ottoman, amateur de femmes légères, qui n'en doutons pas, dans la tranquilité de sa salle de bain où celui ci l'exposa, se livra à quelques plaisirs solitaires.    Reconnaissons à l'Art la vertu de nous laisser à voir ce que nous ne pouvons pas toujours dire.

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